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Entretien des locaux en ESMS : un levier de qualité et de prévention

Gregory Cousyn

October 6, 2025

Temps de lecture :

4 minutes

Un chariot de nettoyage est stationné dans le couloir propre et lumineux d’un établissement.
Médico-social / Social

Dans un établissement médico-social (ESMS), l’entretien des locaux est un véritable enjeu de santé publique et de qualité de vie qui concerne à la fois les résidents, les visiteurs et les professionnels.

Au-delà de l’hygiène, l’entretien des locaux participe directement à l’image de l’établissement et à la confiance des familles, des partenaires et des tutelles. C’est donc une mission qui exige rigueur, organisation et implication de tous.

Dans cet article, nous verrons comment mettre en place une démarche performante d’entretien des locaux en ESMS et les bonnes pratiques attendues dans le cadre de l’évaluation HAS.

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Entretien des locaux en ESMS : un enjeu réglementaire et qualité

L’entretien des locaux en établissement médico-social (ESMS) est un sujet central. Au-delà de l’image et du confort, il répond à une exigence : garantir un environnement propre et sûr pour limiter les risques d’infection.

Le cadre réglementaire et l’évaluation HAS

Le cadre réglementaire impose aux structures médico-sociales de mettre en place des protocoles d’hygiène et de bionettoyage adaptés. Cela concerne aussi bien les espaces collectifs que les chambres individuelles, les sanitaires ou les zones de soins.

L’évaluation HAS rappelle l’importance de ces obligations : plusieurs critères du référentiel qualité portent sur la maîtrise du risque infectieux et la salubrité des locaux :

  • Critère 3.7.1 – L’ESSMS définit sa stratégie de prévention et de maîtrise du risque infectieux et s’assure de sa mise en œuvre.
  • Critère 3.7.2 – Les professionnels mettent en œuvre les actions de prévention et de gestion du risque infectieux.
  • Critère 3.7.3 – Les professionnels sont régulièrement sensibilisés et/ou formés à la prévention et à la maîtrise du risque infectieux.

Hygiène et bionettoyage : un pilier de la qualité

Mais l’entretien des locaux en ESMS va bien plus loin que la réglementation :

  • Il réduit la transmission des micro-organismes et la propagation des épidémies
  • Il améliore le confort et le bien-être des résidents et usagers
  • Il assure la sécurité et de meilleures conditions de travail aux équipes
  • Il renforce la confiance des familles et des partenaires dans la qualité de l’accompagnement.

Organisation et pilotage de l’entretien des locaux 

Mettre en place un entretien efficace des locaux en établissement médico-social nécessite une organisation claire et un pilotage structuré pour garantir la régularité des pratiques et leur conformité aux recommandations d’hygiène.

Définir et planifier les tâches

La première étape consiste à établir un plan d’entretien précis :

  • Lister les tâches à effectuer selon les types de locaux (espaces communs, chambres, zones de soins, sanitaires, cuisines),
  • Définir les méthodes à appliquer (bionettoyage, désinfection, vapeur, pré-imprégnation)
  • Planifier la fréquence des interventions en tenant compte des risques spécifiques de chaque zone.

Désigner un référent « entretien des locaux »

Chaque ESMS devrait identifier un référent entretien des locaux, formé aux fondamentaux de l’hygiène. Son rôle est multiple :

  • Encadrer les professionnels en charge du nettoyage
  • S’assurer de la bonne application des protocoles
  • Relayer les besoins en formation et en matériel
  • Être l’interlocuteur privilégié en cas d’audit ou d’évaluation HAS.


Adapter les moyens humains et valoriser les équipes

Un entretien performant passe aussi par une bonne gestion des ressources humaines :

  • Adapter le temps agent au volume et à la complexité des tâches
  • Reconnaître la technicité du métier pour renforcer la motivation et l’implication
  • Favoriser la communication entre équipes d’entretien, soignants et direction pour une approche coordonnée.

Former et professionnaliser les équipes d’entretien en ESMS

L’entretien des locaux en établissement médico-social exige des équipes formées, compétentes et impliquées. La formation est donc un levier central pour garantir la qualité et la sécurité des pratiques de bionettoyage.

Une formation initiale dès l’intégration

Dès leur arrivée, les professionnels en charge de l’entretien doivent bénéficier d’un parcours d’intégration adapté :

  • Remise d’un livret d’accueil détaillant les protocoles d’hygiène
  • Formation pratique aux gestes techniques (balayage humide, pré-imprégnation, utilisation des EPI)
  • Accompagnement en compagnonnage par un collègue expérimenté.

Cet accompagnement dès le départ permet de réduire les erreurs de pratique et d’installer des habitudes conformes aux protocoles.

Formation continue et évaluation régulière

La maîtrise du risque infectieux évolue avec le temps (nouvelles recommandations, nouvelles méthodes). C’est pourquoi la formation continue est indispensable pour maintenir un haut niveau d’exigence : 

  • Sessions régulières intégrées aux programmes de formation qualité de l’établissement
  • Rappels sur les précautions standard et complémentaires
  • Ateliers pratiques pour renforcer les gestes techniques
  • Évaluations des compétences pour mesurer les acquis et identifier les besoins.

Développer une culture qualité et prévention

Il s’agit aussi d’installer une culture qualité partagée. Cela passe par :

  • La sensibilisation de toutes les équipes (soignants, agents, cadres) à l’importance du bionettoyage
  • La valorisation du rôle des agents d’entretien comme acteurs clés de la prévention du risque infectieux
  • Une communication régulière entre équipes pour renforcer la cohérence des pratiques.

Produits et matériels : efficacité et sécurité en ESMS

Le choix des produits d’entretien et du matériel de nettoyage en établissement médico-social est un facteur déterminant pour garantir à la fois l’efficacité du bionettoyage, la sécurité des professionnels et le respect de l’environnement.

Rédiger un cahier des charges clair

Pour assurer une utilisation optimale, il est recommandé de rédiger un cahier des charges précis qui définit :

  • Les produits autorisés, leur condition d’emploi et leurs indications
  • La rationalisation des références afin de simplifier les achats et l’utilisation
  • Des critères de sélection orientés vers des produits à faible impact environnemental et limitant l’exposition des professionnels.

Des produits adaptés et sécurisés

Les produits utilisés doivent être efficaces contre les micro-organismes, mais aussi adaptés aux surfaces et aux types de locaux. Un contrôle régulier est nécessaire pour vérifier :

  • L’identification nominative claire des flacons
  • Le respect des dilutions grâce à des systèmes sécurisés (centrales de dilution, dosettes)
  • La conformité avec les recommandations d’hygiène en ESMS.

Du matériel ergonomique et entretenu

Un matériel adapté facilite le travail quotidien et réduit les risques de troubles musculosquelettiques pour les agents. À privilégier :

  • Des chariots de bionettoyage ergonomiques et faciles à manipuler
  • Des textiles d’essuyage de qualité, adaptés à la pré-imprégnation et régulièrement renouvelés
  • Des équipements de protection individuelle (EPI) conformes aux recommandations
  • Des machines vapeur ou systèmes de nettoyage alternatifs, intégrés à des contrats de maintenance pour garantir leur durabilité et leur performance.

Protocoles et méthodes : des pratiques standardisées en médico-social

Pour être efficace, l’entretien des locaux en médico social doit s’appuyer sur des protocoles clairs et des méthodes éprouvées, connus et appliqués par l’ensemble des professionnels concernés.

Des protocoles clairs et accessibles

Chaque établissement doit rédiger et diffuser des protocoles d’hygiène :

  • Clairs, détaillés et illustrés
  • Facilement accessibles aux équipes (affichages, supports numériques, classeurs qualité)
  • Régulièrement mis à jour pour intégrer les nouvelles recommandations sanitaires.

Ces documents doivent être accompagnés d’une traçabilité des actions (fiches de suivi, tableaux de contrôle, logiciels qualité), permettant de vérifier la bonne réalisation et de faciliter les audits internes ou l’évaluation HAS.

Des méthodes adaptées et sécurisées

Les techniques de nettoyage doivent être adaptées aux types de locaux et aux surfaces. Parmi les bonnes pratiques incontournables :

  • Réaliser un balayage humide des sols avant tout lavage
  • Maîtriser la pré-imprégnation des textiles pour limiter la dispersion de germes
  • Privilégier l’usage de la vapeur ou du nettoyage à l’eau quand cela est possible, afin de réduire l’usage de produits chimiques
  • Respecter scrupuleusement le port des équipements de protection individuelle (EPI).

Contrôle et évaluation des pratiques

Mettre en place un protocole ne suffit pas : il faut également en évaluer l’efficacité. Cela passe par :

  • Des contrôles réguliers de la bonne application des méthodes
  • Des audits qualité internes
  • Des retours d’expérience partagés avec les équipes pour améliorer les pratiques.


L’entretien des locaux et la démarche qualité HAS en ESMS

L’entretien des locaux en ESMS est directement relié à la démarche qualité et à l’évaluation HAS. Bien conduit, le bionettoyage devient un indicateur de maîtrise des risques et un levier pour valoriser l’organisation auprès des tutelles et des familles.

Lien avec les critères HAS

Le référentiel HAS inclut plusieurs critères liés à la prévention et à la gestion du risque infectieux. L’entretien des locaux contribue notamment à :

  • Garantir un environnement sécurisé pour les usagers et les professionnels
  • Réduire la propagation des micro-organismes en période épidémique

Assurer des conditions de vie conformes aux standards de qualité.

Suivi, audits et amélioration continue

Pour répondre aux attentes de la HAS, il est essentiel de mettre en place :

  • Des audits internes réguliers pour vérifier l’application des protocoles
  • Des auto-évaluations permettant d’identifier les écarts et d’y remédier
  • Une capitalisation sur les retours d’expérience des équipes et des usagers,
  • L’intégration du bionettoyage dans la gestion des risques et plans d’action qualité.

Un atout pour l’image et la crédibilité de l’établissement

Un entretien des locaux rigoureux, traçable et évalué renforce la crédibilité de l’établissement auprès :

  • Des autorités de contrôle
  • Des partenaires et financeurs
  • mais aussi des familles, qui associent directement la propreté des lieux à la qualité de la prise en charge.

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À propos de l’auteur

Gregory Cousyn

Grégory occupe le poste de Head of Customer Care & Quality chez Qualineo. Son parcours : ancien infirmier diplômé d’état ayant travaillé pour le Ministère des Armées, Grégory Cousyn intègre un établissement de santé où il occupait un poste de direction. Son expérience s’articule autour de l’optimisation des organisations pour développer les performances et l’activité d’un établissement, l’appui à la stratégie et la gestion de projets.