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Risque routier en mission : comment l’évaluer dans les métiers du soin à domicile ?

Gregory Cousyn

September 17, 2025

Temps de lecture :

3 minutes

Une personne conduit en tenant son volant d’une main et utilise son téléphone portable de l’autre, ce qui illustre une situation de distraction au volant.
Médico-social / Social

Le risque routier en mission concerne chaque jour des milliers de professionnels du soin à domicile : aides-soignants, infirmiers, auxiliaires de vie…

À travers leurs tournées, ce sont des dizaines de kilomètres parcourus quotidiennement, parfois dans l’urgence, souvent dans des conditions complexes. Indispensables à l’accompagnement des personnes, ces déplacements exposent pourtant à un danger discret, mais bien réel.

Mieux comprendre ce risque, c’est poser les bases d’une prévention concrète, adaptée aux réalités du terrain. Dans cet article, on vous guide pas à pas pour l’évaluer, le prévenir et le maîtriser efficacement.

Risque routier : un risque bien réel

Le risque routier est la première cause de mortalité au travail en France. Quand un professionnel de santé prend la route pour effectuer une mission, il est toujours sous la responsabilité de son employeur

En cas d’accident, c’est donc un accident du travail, avec toutes les conséquences que cela implique : arrêt, sinistre, coûts, voire poursuites.

Et pourtant, ces déplacements sont souvent réalisés dans des conditions difficiles : pression du temps, fatigue, routes secondaires, météo défavorable, appels en conduisant…

Il est ainsi essentiel de considérer la conduite comme un acte professionnel à part entière

Objectif : comprendre, évaluer, prévenir

Une démarche de prévention efficace repose sur trois piliers :

  • Connaître les risques spécifiques aux déplacements professionnels
  • Mettre en place des outils d’évaluation
  • Construire un plan d’actions collectif et concret, centré sur la réalité du terrain.

Recenser les déplacements

Avant d’agir, il faut mesurer l’exposition réelle au risque :

  • Combien de professionnels se déplacent chaque jour ?
  • Avec quels véhicules (personnels ou de service) ?
  • À quelle fréquence ? Sur quelle distance ?
  • Combien d’heures passées au volant chaque semaine ?

Ce diagnostic permet d’identifier les profils les plus exposés, mais aussi de repérer les situations atypiques ou à surveiller (exemple : longues distances, isolement, routes dangereuses…).

Analyser les risques routiers

Une fois les déplacements recensés, on peut analyser les facteurs de risque, autour de 4 grands axes :

Organisation des tournées :

  • Enchaînements trop rapides
  • Retards à rattraper
  • Absence de temps de pause

État des véhicules :

  • Voitures personnelles mal entretenues
  • Absence de contrôle systématique
  • Véhicules inadaptés au transport de matériel.

Communication en mission :

  • Téléphone utilisé au volant
  • Absence de consignes ou protocoles

Compétences et état de santé :

  • Fatigue chronique
  • Absence de formation à la conduite préventive
  • Stress ou surcharge mentale

Ces données permettent d’objectiver les dangers, mais aussi de déclencher une prise de conscience collective.

Classer les facteurs de risque

Tous les risques n’ont pas la même fréquence ni la même gravité. Il est donc important de :

  • Prioriser ceux qui nécessitent une action rapide
  • Identifier les fonctions les plus exposées
  • Se fixer des objectifs annuels d’amélioration

Par exemple, un aide à domicile seul sur des routes rurales avec sa propre voiture, enchaînant 5 visites par jour, est plus exposé qu’un coordinateur effectuant un déplacement ponctuel.

À cette étape, il peut être utile de créer une matrice de risques pour visualiser les urgences.

Mettre en place un plan d’actions sur le risque routier

Il ne s’agit pas de tout révolutionner en une semaine. Mais plutôt de lancer des actions ciblées, progressives et mesurables. En voici quelques-unes :

Mieux organiser les déplacements

  • Regrouper les tournées par secteur
  • Réduire les kilomètres inutiles
  • Prévoir des temps de pause

Sécuriser les véhicules

  • Vérification régulière (freins, pneus, éclairage…)
  • Traces écrites (carnet d’entretien)
  • Équipements adaptés (climatisation, GPS, signalétique…)

Former et informer

  • Sensibilisation à la conduite préventive
  • Formation premiers secours
  • Réflexes en cas d’accident ou d’incident

Gérer les communications

  • Interdiction du téléphone au volant
  • Définir des temps de contact sécurisés
  • Automatiser certaines transmissions via des outils numériques


Bonnes pratiques à encourager

La prévention du risque routier passe aussi par une culture commune de la sécurité :

  • Lettre d’engagement de la direction sur le risque routier
  • Réunions régulières avec les équipes terrain
  • Signalement systématique des incidents et "presque-accidents"
  • Revue régulière des plans d’action
  • Affichage clair des règles (téléphone, etc.)

Et surtout, impliquer les professionnels dans chaque étape. Ce sont eux qui vivent le terrain : leur retour est indispensable.

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À propos de l’auteur

Gregory Cousyn

Grégory occupe le poste de Head of Customer Care & Quality chez Qualineo. Son parcours : ancien infirmier diplômé d’état ayant travaillé pour le Ministère des Armées, Grégory Cousyn intègre un établissement de santé où il occupait un poste de direction. Son expérience s’articule autour de l’optimisation des organisations pour développer les performances et l’activité d’un établissement, l’appui à la stratégie et la gestion de projets.