Les différents rapports publiés depuis 2019 sur le secteur du grand âge incitent le gouvernement à rénover profondément le modèle EHPAD en l’ouvrant à l’extérieur.
S’inspirant de plusieurs appels à candidature lancés par des ARS, le gouvernement souhaite donner la possibilité aux EHPAD d’assurer une nouvelle mission de centre de ressources territorial. En quoi consiste cette mission ? Quels sont les types d’activité ? Qualineo vous décrypte la mesure 5 de la feuille de route 2021-2023.
EHPAD, centre de ressource territorial qu’est-ce que c'est ?
À côté de sa mission d’hébergement et d’accueil de personnes âgées dépendantes, le dispositif consiste à faire évoluer l’EHPAD en centre de ressource territorial, en l’ouvrant à l’extérieur.
Sa nouvelle mission ? Proposer une fonction d’appui, d’expertise et de soutien au territoire en lien avec les autres acteurs gérontologiques le secteur sanitaire (l’hôpital) et les acteurs du domicile (SAAD, SSIAD et SPASAD).
Sur la base du volontariat, les établissements identifiés comme centres de ressources territoriaux pourront assurer deux activités nouvelles :
- dans les murs et hors les murs de l’Ehpad,
à destination de deux publics nouveaux :
- les professionnels du secteur gérontologique du territoire
- les personnes non-résidant ainsi que leurs aidants.
Un EHPAD hors les murs en appui des professionnels du territoire
En coopération avec les professionnels et établissements de santé de proximité, la première modalité d’intervention (volet 1) consiste à :
- la formation des professionnels,
- l’appui administratif et logistique
- la mise à disposition ponctuelle d’expertise gériatrique, de ressources spécialisées ou de plateaux techniques de l’Ehpad)
L'objectif est d'ouvrir les ressources des Ehpad aux personnes résidant à domicile et la réalisation a minima d’une action dans trois champs d'interventions :
- favoriser l'accès des personnes âgées aux soins et à la prévention
- lutter contre l'isolement
- contribuer à l'amélioration des pratiques professionnelles et au partage de bonnes pratiques.
Un EHPAD hors les murs en appui du soutien à domicile
Pour apporter un accompagnement renforcé à une personne âgée en perte d’autonomie, la seconde modalité d’intervention (volet 2) consiste à mobiliser le personnel de l’Ehpad (médecin coordonnateur, infirmier coordinateur, ergothérapeute et aide-soignant) en coopération avec les professionnels et établissements du territoire.
Ce dispositif s'adresse aux personnes qui souhaitent rester à domicile, mais mais pour lesquelles un accompagnement traditionnel n’est plus adapté.
L’objectif est de proposer une alternative à l'Ehpad par une coordination intégrée et renforcée des différents professionnels intervenant auprès de la personne âgée, en s’appuyant sur l’expertise d’un EHPAD dans l’accompagnement de la perte d’autonomie d’une personne âgée.
Les actions de ce volet 2 reposent sur les partenariats avec les services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad), services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) et services polyvalents d'aide et de soins à domicile (Spasad).
On compte 4 domaines de prestations complémentaires :
- sécurisation de l'environnement
- gestion des situations de crise et le soutien des aidants
- suivi renforcé autour de la personne
- continuité du projet de vie et lutte contre l'isolement.
Comment être désigné centre de ressources territoriales ?
Les structures porteuses du projet sont désignées via un appel à candidatures de l'Agence Régional de Santé qui doit être lancé dès le deuxième semestre 2022. En lien avec les conseils départementaux, les ARS veilleront à ce que les projets reposent sur :
- un diagnostic territorial robuste
- des modalités de gouvernance solides
- l'accessibilité financière.
Sur la base de quels critères ?
Les critères essentiels pour un Ehpad porteur ou partenaire sont :
- un temps effectif de médecin, prioritairement coordonnateur
- un temps d'infirmier coordinateur
- une présence infirmière de nuit (possiblement mutualisée)
- Une offre accessible financièrement (habilitation à l'aide sociale)
Les critères qui peuvent être pris en compte :
- la diversité des expertises
- la dynamique partenariale
- l’existence d'accueils séquentiels.
Quels sont les critères d’inéligibilité ?
- les projets qui ne comprennent pas les deux modalités d'intervention
- les structures de service à domicile
- l'absence de conventionnement avec un Ehpad